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Les paroles de la chanson
« J'viens d'l'incendie »
Keny Arkana

J’viens de l’incendie, donc excuse la tête brûlée
Rimes vagabondes en guise de calmant ou de remède, en clair, du vrai
Du poison dans la tête, une enfance dans l’errance
Libre dans la marge, trop sauvage pour rentrer dans les rangs
Fugues incessantes, foyers et centres de merde
Familles d’accueil, HP, mon stylo en tremble de nerfs
L’enfant part en guerre, la même que les parents craignent
Qu’on considère comme une merde, lorsqu’on la place en quarantaine!
Qu’on appelle cas social, mais on est plein, donc on n’est plus des cas
Bande de cons! On est plein, vous savez quoi, même? On craint plus dégun!
Et ça missionne, dur comme la rage que mon crâne isole
Pour oublier qu’à quinze ans, ils m’ont fait subir la camisole!
Quand le système veut ta peau, OK la guerre sonne!
Facile de piétiner ces mômes qui n’appartiennent à personne
Qu’on assomme à coup de cachets, pour avoir la paix
J’peux pas zapper! Tu voulais qu’on la ferme? moi, j’ai choisi de rapper!
J’oublie pas qu’ils m’ont tout pris...
Qu’à quatorze ans pour des fugues, j’ai vu ma mort derrière les murs de l’oubli
Cellule blindée, délabrée, si tu résistes t’as une piqûre dans l’baba
Là où les promenades n’existent pas...
Voudraient me voir caner, plus jamais on pourra m’calmer!
Rescapée de l’incendie avec cette sale envie de tout cramer!
Car ils ont fait de ma vie des cendres...
Marquée à tout jamais! Ma rage ne pourra jamais redescendre!

J’viens de l’incendie, et il coule encore dans mes veines
Comme si j’abritais un volcan, sa lave a brûlé tous mes rêves
Mon enfance, jetée dans les flammes, calcinée, en cendres
J’respire la poussière, j’ai mal, mon coeur est en sang
J’viens de l’incendie, regarde les brûlures de mon âme
Marquée au fer rouge, comment faire? Ma mémoire me condamne
Des douleurs intérieures, lancinantes, impérissables
Me bouffent, jours et nuits, comment soigner l’inguérissable?

Adolescence à esquiver leurs barrages stressants
La rue... j’y dormais déjà à l’âge de treize ans
Pistée par les flics, jours et nuits, la chasse est ouverte
Et quand la loi abuse de son pouvoir, cette pute est couverte!
Les étoiles restent les seuls témoins de mes confidences
L’enfant seule que personne ne console quand les conflits dansent
La faim, le froid, la fatigue et les coups
Un monde fait de mensonges, ça aide pas à faciliter l’écoute!
De force, ils ont voulu me mettre assise
Me voler ma liberté, pour ça, ils m’ont coupé les ailes à la scie!
Brûler mes rêves à l’acide, que mon âme crève à l’asile
Que leurs glaives s’installent ainsi, on reconnaît les traîtres à l’insigne
Sauvée par la zik, car elle a payé ma rançon
Des mots pour panser mes plaies quand mon avenir était en sang
Leurs schémas ne sont qu’illusions que la Foi transcende
Au feu! Ils testent des cachets sur les enfants de centres!

J’viens de l’incendie, et il coule encore dans mes veines
Comme si j’abritais un volcan, sa lave a brûlé tous mes rêves
Mon enfance, jetée dans les flammes, calcinée, en cendres
J’respire la poussière, j’ai mal, mon coeur est en sang
J’viens de l’incendie, regarde les brûlures de mon âme
Marquée au fer rouge, comment faire? Ma mémoire me condamne
Des douleurs intérieures, lancinantes, impérissables
Me bouffent, jours et nuits, comment soigner l’inguérissable?

Rebondir, après les coups du sort, est devenu machinal
La voie des hors-la-loi pour une gosse qu’on a rendue marginale
Jeune dévoyée, placée de foyers en foyers,
Leur putain de machine veut me broyer, mais vas-y, lâche-moi, j’ai mal!
J’rentre pas dans ton moule, mon besoin de liberté est trop grand
"Dresser ces sauvages", ah bon? Alors j’emmerde ton slogan!
Retiens bien! Tes ordres et ton système, je m’en tape!
Esquiver tes lois est devenu un vulgaire jeu mental!
Ma revanche! L’épée, j’la brandis avec Foi
Trop de carences dans l’coeur, mes plaies ont grandi avec moi!
C’est trop tard, pour que j’guérisse, c’est trop tard, au point même
De ne plus pouvoir expliquer les douleurs qui me malmènent
Alors j’cours! Mais mon passé me rattrape
J’cours! Malgré les boulets, mais ma mémoire veut m’abattre,
J’cours! Sans cesse et sans répit, sachant pertinemment
Que le poison est dans ma tête et qu’on ne peut semer son ombre!
J’cours!

J’viens de l’incendie, et il coule encore dans mes veines
Comme si j’abritais un volcan, sa lave a brûlé tous mes rêves
Mon enfance, jetée dans les flammes, calcinée, en cendres
J’respire la poussière, j’ai mal, mon coeur est en sang
J’viens de l’incendie, regarde les brûlures de mon âme
Marquée au fer rouge, comment faire? ma mémoire me condamne
Des douleurs intérieures, lancinantes, impérissables
Me bouffent, jours et nuits, comment soigner l’inguérissable?