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Les paroles de la chanson
« 4 saisons »
Grand Corps Malade

À l’arrivée du mois de décembre, j’ai bien r’gardé
La hauteur du ciel descendre et l’hiver arriver
J’étais presque content de le voir en l’observant se déployer
J’ai mis une veste au-dessus de ma veste... pour pas trop cailler

J’ai vu la nuit qui tombait tôt et les gens qui marchaient plus vite
J’ai vu la chaleur des bistrots avec de la buée sur les vitres
Là-dessus la nature est fidèle, j’ai vu le jour se lever tard
J’ai vu les guirlandes de Noël... qui me foutent le cafard

J’ai aimé avoir les mains gelées pour les mettre au fond de mes poches
J’ai adoré marcher dehors quand tu sais que la maison est proche
J’ai souri bêtement en voyant qu’y avait plus de fleurs sur les balcons
J’ai regardé le ciel tout blanc... y avait même des flocons

Certains matins, j’ai vu qu’ le givre avait squatté derrière les fenêtres
J’ai vu les gens revenir du ski avec la marque des lunettes
J’ commençais juste à m’y habituer mais les jours ont rallongé
J’ai compris que le printemps... allait emménager

Le mois de mars avait tracé en un battement de cils
Et on m’a dit qu’en avril faut pas s’ découvrir d’un fil
Mais moi, j’ai peur de rien alors malgré les dictons vieillots
J’ai enlevé une de mes deux vestes... pour pas avoir trop chaud

J’ai vu les arbres avoir des feuilles et les filles changer d’ godasses
J’ai vu les bistrots ouvrir plus tard avec des tables en terrasse
Y avait plein de couples qui s’embrassaient, c’est les hormones, ça réagit
C’est la saison des amours... et la saison des allergies

C’est vrai que j’ai eu le nez qui coule et je me suis frotté les yeux
Mais j’ai aimé la chair de poule, pendant un coup de vent affectueux
Sur les balcons ça bourgeonnait, j’ai ri bêtement à cette vision
J’ai regardé le ciel bleu pâle... y avait même des avions

Ma factrice a r’ssorti le vélo, j’étais content pour elle
Content aussi pour le daron qui aime le r’tour des hirondelles
J’ commençais juste à m’y habituer mais le thermomètre a augmenté
J’ai compris ce qui nous pendait au nez, c’était l’été

Au mois de juin, on change de teint, fini d’être albinos!
C’est la période des examens et puis celle de Rolland Garros
Ca sent les vacances à plein nez, il va être l’heure de se tirer
Moi, j’ai enlevé ma dernière veste... pour pas transpirer

J’ai vu qu’il faisait encore jour, même après le début du film
Pour ceux qu’ont des poignées d’amour, il est trop tard pour le régime
Les mecs sont assez excités et ça les préoccupe
Que les filles sortent leurs décolletés... et leurs minijupes

J’ai aimé rechercher l’ombre quand y avait trop de soleil
J’ai aimé dormir sans la couette pour rafraîchir le sommeil
Sur les balcons, c’était la jungle, y avait plein de fleurs et plein de feuillages
J’ai regardé le ciel tout bleu... y avait même pas de nuages

J’ai adoré conduire la nuit, la vitre ouverte en grand
Avec le bras gauche de sortie qui fait un bras de fer contre le vent
J’ commençais juste à m’y habituer mais j’ai vu une fleur fanée
Et j’ai compris que l’automne... était déterminé

C’est surtout à partir d’octobre qu’ c’est la saison la plus austère
Moi, bizarrement je la trouve noble, c’est celle qu’a le plus de caractère
J’ai vu les feuilles qui tournoyaient, comme des ballons de baudruche
J’ai remis une de mes vestes... avec une capuche

J’ai vu la pluie, j’ai vu le vent et un rayon de soleil malade
J’ai vu les K-way des enfants qui partent aux châtaignes en balade
J’ai marché dans les feuilles mortes et sur les trottoirs mouillés
J’ai vu les parcs changer de couleur... ils étaient tout rouillés

J’ai aimé les lumières d’ la ville qui se reflètent dans les flaques
Et les p’tites bourrasques de vent qui mettent les brushings en vrac
Sur les balcons, y avait qu’ des branches sans feuilles et sans raison
J’ai regardé le ciel tout gris... y avait même plus d’horizon

Et puis, l’hiver est revenu et les saisons se sont perpétuées
Les années passent, la vie aussi, on commençait juste à s’y habituer
On est les témoins impuissants du temps qui trace, du temps qui veut
Que les enfants deviennent des grands...
Et que les grands deviennent des vieux