Les paroles de la chanson
« La partie de cave »
Michel Bühler
Louis et moi, Jules et Gustave
Un samedi qu’il faisait beau
On est descendu à la cave
Chez le conseiller de Lavaux.
Dessous la voûte séculaire :
«Respect! Approchons-nous, Messieurs!»
Voici dans l’ombre et le mystère
Treize tonneaux silencieux.
Le guillon. La main qui opère
Doucement, juste ce qu’il faut
Et hop, referme quand le verre
A fait son plein de vin nouveau.
«Santé! Santé!» Les fronts se plissent.
On tâte. On regoûte. «Il va bien»
Fait le grand Gustave qui lisse
Sa moustache de Mérovingien.
{Refrain:}
Boire un verre au tonneau
Entre joyeux compères
C’est tenir dans son verre
Quand on a le cœur chaud
C’est tenir dans son verre
Tout le canton de Vaud!
Le conseiller tient la formule
La dernière : «Un vin élégant.
Il a droit à la particule
C’est noble sans être arrogant!»
«C’est un vin qui se laisse boire
Fait Louis, bien mieux que du lait
Vin de courtisan pour l’histoire
Car il est flatteur au palais!»
Puis on tire au tonneau d’en face.
Même rite : on boit, on reboit.
Jules dit : «C’est un vin de race
La toute grande, c’est le roi!»
Mais le suivant, mon Dieu, se drape
Dans une telle majesté
Qu’on s’écrie en chœur : «C’est le pape!»
Et qu’on trinque à la papauté!
{au Refrain}
De cuve en fût, de verre en verre
On arrive au nec plus ultra
Chapeau messieurs, c’est Dieu le Père!
Y a rien à dire, il est extra!
Voici mieux encore et c’est grave
Car au-dessus de Dieu, ma foi
On ne voit rien. «Si, fait Gustave
Le parti radical vaudois!»
Gros rires francs! Il fait bon vivre.
Les tonneaux dansent joliment
«Je commence à me sentir ivre.»
«Fous-toi d’ça mon vieux et vois grand!»
Fait Louis, qui soudain se trouble
Car il voit si grand tout à coup
Qu’il dit : «On est huit! Je vois double!»
Et tombe en criant : «Vive nous!»
{Au Refrain}
Place aux souvenirs militaires.
Le conseiller est artilleur.
Nous voilà tous à la frontière
Gustave est fusil-mitrailleur
«Tu te souviens, en mai quarante?
Ils ont failli sauter sur nous
Alarme! On dormait sous la tente
Tout armés, nous voilà debout!»
Fait le narrateur qui s’écroule
Sous le tonneau, près de Louis
Qui, pour dormir s’est mis en boule
Et ronfle l’air épanoui.
Laissons rêver en paix ces braves.
Adieu, les amis. Bon sommeil.
Nous voilà sortis de la cave
En trébuchant dans le soleil!
Adieu Aloys, on se rentre
Mais ton vin est si réussi
Qu’il nous a mis du cœur au ventre
En expulsant tous nos soucis.
On va monter le long des vignes
Suer tout ça dans la chaleur.
Nous marcherons d’un pas très digne
De mur en mur, vers les hauteurs!
Et de là-haut, face à la terre
De terre en cep, de cep en vin
De vin en fût, de fût en verre
De verre en ventre, ô jus divin!
Nous te rendrons à la nature
Au vieux cépage, sans façon
En vue des libations futures
Comme il est dit dans la chanson!
{au Refrain}
Un samedi qu’il faisait beau
On est descendu à la cave
Chez le conseiller de Lavaux.
Dessous la voûte séculaire :
«Respect! Approchons-nous, Messieurs!»
Voici dans l’ombre et le mystère
Treize tonneaux silencieux.
Le guillon. La main qui opère
Doucement, juste ce qu’il faut
Et hop, referme quand le verre
A fait son plein de vin nouveau.
«Santé! Santé!» Les fronts se plissent.
On tâte. On regoûte. «Il va bien»
Fait le grand Gustave qui lisse
Sa moustache de Mérovingien.
{Refrain:}
Boire un verre au tonneau
Entre joyeux compères
C’est tenir dans son verre
Quand on a le cœur chaud
C’est tenir dans son verre
Tout le canton de Vaud!
Le conseiller tient la formule
La dernière : «Un vin élégant.
Il a droit à la particule
C’est noble sans être arrogant!»
«C’est un vin qui se laisse boire
Fait Louis, bien mieux que du lait
Vin de courtisan pour l’histoire
Car il est flatteur au palais!»
Puis on tire au tonneau d’en face.
Même rite : on boit, on reboit.
Jules dit : «C’est un vin de race
La toute grande, c’est le roi!»
Mais le suivant, mon Dieu, se drape
Dans une telle majesté
Qu’on s’écrie en chœur : «C’est le pape!»
Et qu’on trinque à la papauté!
{au Refrain}
De cuve en fût, de verre en verre
On arrive au nec plus ultra
Chapeau messieurs, c’est Dieu le Père!
Y a rien à dire, il est extra!
Voici mieux encore et c’est grave
Car au-dessus de Dieu, ma foi
On ne voit rien. «Si, fait Gustave
Le parti radical vaudois!»
Gros rires francs! Il fait bon vivre.
Les tonneaux dansent joliment
«Je commence à me sentir ivre.»
«Fous-toi d’ça mon vieux et vois grand!»
Fait Louis, qui soudain se trouble
Car il voit si grand tout à coup
Qu’il dit : «On est huit! Je vois double!»
Et tombe en criant : «Vive nous!»
{Au Refrain}
Place aux souvenirs militaires.
Le conseiller est artilleur.
Nous voilà tous à la frontière
Gustave est fusil-mitrailleur
«Tu te souviens, en mai quarante?
Ils ont failli sauter sur nous
Alarme! On dormait sous la tente
Tout armés, nous voilà debout!»
Fait le narrateur qui s’écroule
Sous le tonneau, près de Louis
Qui, pour dormir s’est mis en boule
Et ronfle l’air épanoui.
Laissons rêver en paix ces braves.
Adieu, les amis. Bon sommeil.
Nous voilà sortis de la cave
En trébuchant dans le soleil!
Adieu Aloys, on se rentre
Mais ton vin est si réussi
Qu’il nous a mis du cœur au ventre
En expulsant tous nos soucis.
On va monter le long des vignes
Suer tout ça dans la chaleur.
Nous marcherons d’un pas très digne
De mur en mur, vers les hauteurs!
Et de là-haut, face à la terre
De terre en cep, de cep en vin
De vin en fût, de fût en verre
De verre en ventre, ô jus divin!
Nous te rendrons à la nature
Au vieux cépage, sans façon
En vue des libations futures
Comme il est dit dans la chanson!
{au Refrain}