Les paroles de la chanson
« Baudet »
Coko
Des sacs de blé, des sacs de grains
Des sacs de légumes et de terre
Voilà c’ que du soir au matin
Voilà c’ que d’été en hiver
Je porte sur l’ dos au gré des chemins
Et j’ suis bon prince, j’ suis pas méchant
Malgré les tonnes et les kilos
Malgré tout c’ qu’on m’ met sur le dos
Je bouge pas, je dis rien, patient
Je lève la queue et j’ fais "Hi han"
Des sacs de blé, des sacs de grains
Je sais aussi que c’ que je porte
C’est vos illusions, vos moulins
Vos colères et vos amours mortes
Et c’est moi qui leur fais escorte
Au village j’avais deux copains,
Baudets, comme moi, qui chaque jour
Portent la charge de haine et d’amour
Qu’ leur ont léguée les autres humains
C’était le Christ et l’ musicien
L’ premier, j’ le connais d’ puis tout p’tit
Quand il est né, j’étais d’jà là
À m’ demander c’ qu’il ferait d’ sa vie
Maintenant sur la place d’ la mairie
C’est toujours lui qui porte sa croix
Ah c’ qu’il en a porté des maux
Paraît qu’il soulève des montagnes
Doit en avoir gros sur le dos
D’ n’avoir jamais aucun défaut
C’est les hommes qu’ont inventé l’ bagne
L’ second c’t un accordéoniste
Lui aussi, toujours sur la place
Et peu importe le temps qu’il fasse
Il nous balance ses chansons tristes
À soulever même les cœurs de glace
Car ceux qui lui donneraient quat’ sous
Savent bien qu’il porte sur ses épaules
Bien plus que son pauv’ vieux biniou
Mais toute la tendresse et l’ dégoût
D’une société qui s’ dégringole
Déjà qu’il était pas d’aplomb
Avec leur télé, leur bastringue
Leur pub et leur musique de dingues
Z-ont tué la boîte à frisson
Y a plus d’ vie quand y a plus d’ chansons
Déjà qu’il était pas vaillant
L’est pas non plus en bon état
L’ aut’ qui pendouille au bout d’ sa croix
Et ceux qui disent "Il est vivant"
Ben, la plupart, ils le sont pas!
Des trois baudets, je n’ suis plus qu’un
Mais déjà les camions s’agitent
Et j’ sens qu’il va falloir que j’ quitte
Ce monde où j’ ne sers plus à rien
Ce monde qui tourne toujours trop vite
Qui me portera donc sous la terre
Moi qu’ai porté tant de chagrins
Est-ce un robot? Est-ce un humain?
Des sacs de grains, n’en faut plus guère
Y a tellement d’hommes qui en ont un!
Des sacs de légumes et de terre
Voilà c’ que du soir au matin
Voilà c’ que d’été en hiver
Je porte sur l’ dos au gré des chemins
Et j’ suis bon prince, j’ suis pas méchant
Malgré les tonnes et les kilos
Malgré tout c’ qu’on m’ met sur le dos
Je bouge pas, je dis rien, patient
Je lève la queue et j’ fais "Hi han"
Des sacs de blé, des sacs de grains
Je sais aussi que c’ que je porte
C’est vos illusions, vos moulins
Vos colères et vos amours mortes
Et c’est moi qui leur fais escorte
Au village j’avais deux copains,
Baudets, comme moi, qui chaque jour
Portent la charge de haine et d’amour
Qu’ leur ont léguée les autres humains
C’était le Christ et l’ musicien
L’ premier, j’ le connais d’ puis tout p’tit
Quand il est né, j’étais d’jà là
À m’ demander c’ qu’il ferait d’ sa vie
Maintenant sur la place d’ la mairie
C’est toujours lui qui porte sa croix
Ah c’ qu’il en a porté des maux
Paraît qu’il soulève des montagnes
Doit en avoir gros sur le dos
D’ n’avoir jamais aucun défaut
C’est les hommes qu’ont inventé l’ bagne
L’ second c’t un accordéoniste
Lui aussi, toujours sur la place
Et peu importe le temps qu’il fasse
Il nous balance ses chansons tristes
À soulever même les cœurs de glace
Car ceux qui lui donneraient quat’ sous
Savent bien qu’il porte sur ses épaules
Bien plus que son pauv’ vieux biniou
Mais toute la tendresse et l’ dégoût
D’une société qui s’ dégringole
Déjà qu’il était pas d’aplomb
Avec leur télé, leur bastringue
Leur pub et leur musique de dingues
Z-ont tué la boîte à frisson
Y a plus d’ vie quand y a plus d’ chansons
Déjà qu’il était pas vaillant
L’est pas non plus en bon état
L’ aut’ qui pendouille au bout d’ sa croix
Et ceux qui disent "Il est vivant"
Ben, la plupart, ils le sont pas!
Des trois baudets, je n’ suis plus qu’un
Mais déjà les camions s’agitent
Et j’ sens qu’il va falloir que j’ quitte
Ce monde où j’ ne sers plus à rien
Ce monde qui tourne toujours trop vite
Qui me portera donc sous la terre
Moi qu’ai porté tant de chagrins
Est-ce un robot? Est-ce un humain?
Des sacs de grains, n’en faut plus guère
Y a tellement d’hommes qui en ont un!