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Les paroles de la chanson
« Comme les chats »
Serge Utgé-Royo

Voilà que des humains qui vivaient loin de moi
Dans les tribus cachées à l’ombre des donjons
S’agitent faiblement et quittent les sous-bois
En jetant dans le vent de curieuses façons

Qu’avait dans les yeux ce gamin de banlieue
Ce petit clown blanc à l’esprit affûté
En comparant sa vie de lutin malheureux
A celle d’un matou aux griffes abîmées?

Moi, Madame, je le dis : Je suis comme les chats
Qui se battent, peut-être, mais savent ronronner
Et je veux, nom de dieu, même sous les gravats
Laisser une portée avant d’être castré!

Est-ce que c’est de l’amour jeté comme une pierre
Qu’une belle passante, un jour, ramassera?
Est-ce que c’est de la peur qui vient dans la lumière
Et noircit l’avenir d’un si bel opéra?

Est-ce que nos devenirs n’ont pas la même peine
Et nos matins si bleus la même destinée?
Et le beau sang qui coule au-dedans de nos veines
Est-ce qu’il a moins de prix selon notre livrée?

Au milieu du soleil, la nuit étend les bras
Bousculant les petits pour mieux les égarer,
Sur le quai du bonheur, le train n’arrive pas
Et les billets vendus ne sont pas remboursés

Que chantent ces Martiens de nos périphéries
Qui dansent sur le feu d’un volcan de trottoir?
Quelles sont les questions qui poussent sous les cris
Et comment les aimer dans ce grand désespoir?

S’ils ont griffé des murs et donné de la voix
On les rejette alors au fond de la tranchée
Il faudra bien, pourtant, leur laisser quelques droits
Je veux croire à la loi de la Fraternité

Que sautent les volcans et brille l’horizon!
Que vivent les vivants et dorment les courtiers!
J’entends une clameur qui monte et me répond
"Il faut croire à la loi de la Fraternité"

Qu’avait dans les yeux ce gamin de banlieue
Ce petit clown blanc à l’esprit affûté
En comparant sa vie de lutin malheureux
A celle d’un matou aux griffes abîmées?