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Les paroles de la chanson
« De flandre en normandie »
Jean-François Battez

Violon caché sous le manteau il jouait des airs venus d’Irlande
Des airs volés à un matelot il appelait ça sa contrebande
Sa musique avait pris l’accent la poésie de la Bretagne
Qui vient troubler les chants normands des marins rentrant de campagne

Et maintenant vois-tu enfant, moi, quand je chante ses chansons
Je comprends ce que dit le vent et j’ai l’appel de l’horizon

Nous on l’appelait l’homme du nord, le colporteur, le vagabond
il voyageait de villes en ports un vieille charrette pour seul maison
il nous vendait des draps flamands des soies brillantes comme des joyaux
Richesses des hollandais d’Orient qui remontaient les grands canaux

Et maintenant vois-tu enfant, moi, quand je chante ses chansons
Je comprends ce que dit le vent et j’ai l’appel de l’horizon

Et il nous donnait des nouvelles des bourgs normands, des villes de Flandre
Remous de guerre ou de querelles, moissons précoces bateaux à vendre
Il nous emmenait en voyage par ses contes et par ses chansons
Chaque pays prenait un visage jailli là bas de l’horizon

Et maintenant vois-tu enfant, moi, quand je chante ses chansons
Je comprends ce que dit le vent et j’ai l’appel de l’horizon

Lui il savait tout des merveilles des grands châteaux de Normandie
Des cathédrales sous de soleil trésors cachés des abbayes
On voyait Lille, les grands beffrois, les places d’Arras, les tours de Caen
Et le village plus d’une fois, ouvrait ses portes au port de Rouen

Et maintenant vois-tu enfant, moi, quand je chante ses chansons
Je comprends ce que dit le vent et j’ai l’appel de l’horizon

Bien souvent la nuit prenait fin lorsque s’arrêtait la veillée
Et nous restions sur notre faim d’autres mirages d’autres contrées
Lui il remettait son manteau il y cachait son violon
Souriant, il nous tournait le dos et retournait à l’horizon