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Les paroles de la chanson
« La boillat vivra »
Michel Bühler

C’est une longue vallée, là-bas dans le Jura
Des villages posés comme ça, du haut en bas
Des montagnes, tout autour des forêts, des prairies
Des gens et leurs amours et leur toute simple vie
Des gens durs à l’ouvrage et depuis la nuit des temps
Taiseux comme l’hiver mais les yeux pétillants
Mais les yeux malicieux. La plupart ouvriers
Et debout bien avant que le jour soit levé
Une usine y a planté ses bâtiments tout gris
Entrepôts, ateliers, cheminées, fonderie
Et parce qu’on y travaille, et ça fait des années,
On a, ma foi, c’est vrai, presque fini par l’aimer

{Refrain:}
Comment appelez-vous
Quelqu’un qui met l’argent,
Le pognon, les gros sous,
Avant la vie des gens?
Quelqu’un qu’est prêt à tout
Froidement, pour trois ronds
Ça doit avoir un nom?

De lointains décideurs, tueurs de profession
Ont condamné à mort et d’un coup de crayon
L’usine nullement vieillotte ou dépassée
D’où sortaient des merveilles d’alliages et d’acier
Les gens polis ont dit "Pardon, une question"
La réponse a fusé "Pas de négociations
Vous n’avez aucun droit vous n’êtes rien pour nous
Quel culot, ma parole! Pour qui vous prenez-vous?"
Face à tant de hauteur, face à tant de mépris
Votée la mort dans l’âme, une grève a suivi
Votée, visage grave, l’angoisse sur le front
C’est la première fois qu’on ose dire non

{au Refrain}

Oh, la fraternité dans l’usine occupée
La calme certitude qu’au bout l’on va gagner
Et puis, passent les jours, les semaines, les mois
Le courage s’épuise, le courage s’en va
Et c’est une défaite, encore une de plus
Jusqu’à quand les sanglots et les causes perdues?
Faudrait-il pour autant renoncer au combat
Et se taire, accepter, faut-il baisser les bras?
Qui dira à quel point ce monde est odieux
Et puant la charogne et méprisable et vieux?
Ah! quand viendra la fin, la fin de l’arrogance?
Ah! quand se lèvera l’aube de l’espérance?

{au Refrain, x2}