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Les paroles de la chanson
« La file indienne »
Maxime Le Forestier

Un chien caniche à l’œil coquin,
Qui venait de chez son béguin,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Descendait, en s’ poussant du col,
Le boulevard de Sébastopol,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Une midinette en repos,
Se plut à suivre le cabot,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Sans voir que son corps magnétique
Entraînait un jeune loustic,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Or, l’amante de celui-ci
Jalouse le suivait aussi,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,.
Et l’ vieux mari de celle-là,
Le talonnait de ses pieds plats,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Un dur balafré courait sus
Au vieux qu’il prenait pour Crésus,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Et derrière le dur balafré
Marchait un flic à pas feutrés,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Et tous, cabot, trottin, loustic,
Epouse, époux, et dur et flic,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Descendaient à la queue leu leu
Le long boulevard si populeux,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Voilà que l’animal, soudain,
Profane les pieds du trottin,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Furieus’ ell’ flanque avec ferveur
Un’ pair’ de gifles à son suiveur,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Celui-ci la tête à l’envers
Voit la jalous’ l’œil grand ouvert,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Et l’abreuv’ d’injur’s bien senties,
Que j’vous dirai à la sortie,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Derrièr’ arrivait le mari,
Ce fut à lui qu’elle s’en prit,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
En le traitant d’un’ voix aiguë
De tambour-major des cocus.
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Le mari rebroussant chemin
Voit le dur et lui dit "gamin",
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
C’est trop tard pour me détrousser,
Ma femme vous a devancé,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Le dur vexé de fair’ chou blanc
Dégaine un couteau rutilant,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Qu’il plante à la joie du public,
A travers la carcass’ du flic,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.

Et tous, bandit, couple, loustic,
Trottin, cabot, tous, sauf le flic,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Suivir’nt à la queue leu leu
L’enterrement du flic parbleu,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas. {2x}