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Les paroles de la chanson
« La reine »
Les Cowboys Fringants

On n’avait jamais su de quel pays qu’a v’nait
Ni même l’âge qu’a l’avait ou comment qu’a s’appelait
Mais tout l’monde la surnommait la reine
Dans l’bout d’la rue Sainte-Catherine et d’la main’

A s’promenait dans l’quartier depuis au moins dix ans
Côtoyant les putains et les itinérants
Mais quand on entendait son accent
On s’doutait qu’a v’nait pas du lac saint-Jean

Chaque soir elle prenait sous son aile
Les clochards et les junkies de fond de ruelle
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles

La nuit a’ec son pick-up elle faisait sa tournée
Distribuant des toasts et un peu de café
Pour donner un p’tit brin de chaleur
A ceux qui ont l’hiver dret dans le coeur

Pour les écorchés vifs elle inspirait la paix
Sa seule présence était comme un baume sur leurs plaies
Son regard était une lanterne
Pour les naufragés des sombres tavernes

Chaque soir elle prenait sous son aile
Les clochards et les junkies de fond de ruelle
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles

Selon c’que dit Paulo un chauffeur de taxi
Elle aurait fui la guerre pour immigrer ici
Y’a de c’la une couple de décennies
Quand y’ont tué son p’tit gars pis son mari

Et c’qu’elle aurait trouvé pour s’accrocher à vie
C’est d’s’occuper des pauvres et des plus démunis
Au lieu d’vivre triste éternellement
Elle avait maintenant des centaines d’enfants

Chaque soir elle prenait sous son aile
Les clochards et les junkies de fond de ruelle
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles

Ca s’est passé hier dans nuit du douze au treize
En sortant d’son pick-up a eu comme un malaise
Près d’chez elle au métro du collège
On l’a retrouvée morte dans un banc de neige

On n’aura jamais su de quel pays qu’a v’nait
Ni même l’âge qu’a l’avait ou comment qu’a s’appellait
Mais c’matin les gens pleuraient la reine
Dans l’bout d’la rue sainte-Catherine et d’la main’

Mais au moins elle a repris ses ailes
Pour partir vers un monde un peu moins cruel
Et même si elle croyait pas en dieu
C’est sûr qu’elle vole queq’part où l’ciel est bleu.