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Les paroles de la chanson
« La tâche »
Sexion D'assaut

[Couplet 1 : Maska]

Tu traînes pas avec les tiens, en fait tu t’aimes pas toi-même
Non c’est faux, c’est que le désert s’traverse qu’avec des touaregs
Au square tous les dimanches mes semblables étaient absents
Maintenant tu marcheras avec nous, je l’ai compris malgré l’accent
Moi je m’en battais grave les couilles, c’était qu’une couleur de peau
J’savais pas trop qu’ma tolérance causerait la douleur des autres
Putain qui venait dire à Adam " Pourquoi ce Blanc dort chez toi?
Ouais je veux dire ça, ça se mélange pas avec les porcs tu l’sais pas? "
Malgré le regard des autres mon pote m’a toujours assumé
Pour m’protéger il leur disait "Joue pas le fou, il va t’fumer"
Les miens me dévisagent dans la rue, c’est dur
Quand je marche avec l’équipage d’une nature exclue
Comme si je retournais ma veste alors moi j’dépoullais la leur
Mais défaire des lacets n’a jamais dénoué le malheur
J’suis fier de mes origines, T-shirt "babtou" sur le torse
J’suis perdu dans ma ville, mais je sais d’où je viens c’est ma force
Le prof du CIS m’appelait déjà "le Blanc"
Était-ce pour que je noircisse qu’il m’insultait salement
Mais ça le manque de respect, un bonhomme laisse pas passer
Car c’est en se faisant tout petit qu’on finit par se faire écraser
J’aime les gos aux peaux ébènes, ça frappe l’égo des gars qui haient la mixité
Tant pis pour eux j’suis traité de tout, j’fais pas de dilemme
Donc on m’a cafouillé, plus d’une fois la tête en sang
Car le blanc-bec frappait fort donc fallait bien vous mettre ensemble
J’préfère être dans l’ombre, c’est p’tete pour ça que mes potes sont noirs
Raté : ma peau est blanche donc forcément y’a moi qu’on voit
S’taper, avec des bleus, la différence sera moins choquante
J’casse des dents, la prochaine fois tu m’embrouilleras en zozotant
Donc j’arrachais davantage, j’tisais davantage
Ouais j’dealais davantage, mais l’argent sale c’est lamentable
J’voulais montrer que j’suis plus fou qu’vous, qu’il faut s’méfier des apparences
À la base j’ai une tête d’ange, préférant qu’les blèmes s’arrangent
L’impression d’être trop naze a fait de moi ce mec tenace
T’effaces pas une tache comme aç, même si voir ma face te lasse
J’ai la peau la plus claire, peut-être le coeur le plus sombre
Dieu merci les ablutions vont vite éteindre mes pulsions
Ma famille comprend mal mon chemin dans l’Islam
Bien qu’il ait empêché qu’leur fiston grandisse mal
J’ai du taf facilement, j’culpabilise pour les miens
Certains keufs me disent " t’es blanc donc écarte-toi de tous ces chiens "
Pour tous les babtous de rue qu’ont eu un parcours atypique
On s’sert la main on s’reconnaît, on sait que les jaloux rappliquent vite
Au final cette différence a fait de moi ce mec ouvert
Leur culture sera en moi même si j’porte celle de la Lozère
Les mères de mes potos gwadas, gal-sen ou maliennes
Sont devenues les miennes, la mienne la leur c’est la même
Entre les miens qui m’ont reniés, ceux qui aimaient pas ma face vanille
Y’avait mes renois sûrs qui m’ont pris dans leur famille

[Refrain : Black M]

Nigger t’sais j’esquive la parano de peu
Me détestent-ils?
L’impression d’être qu’une foutue tâche sur leur textile
Tout un conflit d’race sur l’dos d’un môme de 13 piges
Mais puisque faudrait qu’on m’éclaircisse
C’était p’tete qu’un film en noir et blanc
C’était p’tete qu’un film en noir et blanc
Où ma peau parle d’elle-même
Comprends que j’pouvais pas me taire
Comprends que j’pouvais pas me taire

[Couplet 2 : Black M]

Akhi j’ai grandit dans un tieks où j’faisais partie des plus pauvres
Là où les grands m’ont dis " Petit, argent facile ou pas, coffre"
Ma plume pourra te dire comment j’ai vus tous mes gars foirer
Preuve que la vie ne ressemble pas à une belle métaphore
La majorité des Blancs qui n’aimaient pas les immigrés
Après l’école, le soir, l’daron m’disait "Faut pas les imiter"
T’façon j’vois pas comment avec notre loge de gardien
Rien n’sert de mentir à soi-même : c’est la hass regarde bien
Impossible qu’aujourd’hui je rappe sans être carré
Mes camarades de la primaire vivent dans des 400 mètres carrés
En parlant de la primaire j’étais la tâche de la photo de classe
Le photographe lui -même devait s’dire que le p’tit diallo n’a pas sa place
Naïf et innocent j’me retrouvais souvent coupable
Parce que j’savais ap’, disons que j’voulais plaire à mes potes les toubab
J’profitais de leur confort sans même savoir ce que c’était
Sépo dans le salon pieds nus jusqu’à ce que la console s’éteigne
J’étais pas l’seul, y’avait aussi mes potes les guesh, les carail
Qui au lieu de le laver préféraient casser le carreau
Insolent p’tete parce que chez nous y’avait pas de G.I Joe
Frère de rue, de sang, si tu me baises on s’dit adieu
J’me rappelle y’avait Dilli qui lui parlait le Lingala
Fallait qu’il parle d’abord Français avant d’apprendre l’Anglais
Élément perturbateur, fils de femme de ménage
J’pouvais lire sur certains visages fils de chhhh déménage
Testé par différentes équipes dès que Paris s’agite
Ma couleur faisait de moi l’un des plus charismatique
Les voisins eux, j’en avais la conviction
Qu’ils étaient sincères jusqu’au jour de notre expulsion
L’huissier moqueur, ce fils de pute m’écoeure
10 piges sont passées ouais mais je lui en veux encore
Orienté loin, la daronne est témoin
Putain d’système scolaire, pourquoi la prof me té-ma?
Limite parano, hébergé par un autre
Ça servait pas du maro mais bon le gava m’arrange
Ouais Dieu merci j’avais mes babtous sûrs
Ceux qui m’suivaient dans mes bails quand j’étais rapta l’soir

[Refrain : Black M]

Nigger t’sais j’esquive la parano de peu
Me détestent-ils?
L’impression d’être qu’une foutue tâche sur leur textile
Tout un conflit d’race sur l’dos d’un môme de 13 piges
Mais puisque faudrait qu’on m’éclaircisse
C’était p’tete qu’un film en noir et blanc
C’était p’tete qu’un film en noir et blanc
Où ma peau parle d’elle-même
Comprends que j’pouvais pas me taire
Comprends que j’pouvais pas me taire