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Les paroles de la chanson
« Le fils du comique troupier »
Philippe Clay

A la veille de quitter l’ pays
On s’est acheté, nous les conscrits,
Des cocardes où y avait écrit
"Bon pour les filles et pour l’armée"
Ma promise, loin d’être charmée
Me disait "Me s’ras-tu fidèle?"
C’était moi qui partais loin d’elle
Et c’est elle qui était alarmée
Oh, punaise! Oh, funérailles, dis!
Tu entends?
C’est elle qui était à l’armée,
Bon!

A la caserne, j’ai eu droit
A une petite veste bleu roi,
A un falzar trop p’tit pour moi
Mais j’ vois que j’ plais
Quand je m’ balade
Wa wa wa wa wa wa

J’ai un képi, j’ai des ribouis (*)
Et puis des gants blancs que je garde
Pour sortir ou monter la garde,
C’est moi que j’ suis l’homme élégant
Oh, qu’elle est bonne, dis!
Oh, qu’elle est bonne, celle-là!
C’est moi que j’ suis l’homme et les gants
Eh! Bon!

Mais c’ qui m’ plaît bien
C’est qu’ chaque matin
On nous joue, pour nous mettre en train,
"Pa pa pa da pa pa pa"
Mon vieux papa,
Au fond de mes souv’nirs là-bas,
C’est bizarre mais je t’entends dire
A l’Eldorado, à l’Empire
A l’Alcazar, à la Scala
"C’ que j’ai pu rire en chantant ça
Plus tard, fiston, quand j’ s’rai plus là
Prends cette chanson et tu verras
Ça march’ra, ce s’ra du délire"
Papa, je n’ sais pas comment dire
Mais j’ai l’impression qu’ ce temps-là
C’est tout là-bas, là-bas, là-bas
Comme des souvenirs, comme des souvenirs,
Comme des souvenirs qui n’ reviennent pas

C’est pas marrant la vie d’ troupier,
L’adjudant n’arrête pas d’ crier
Arme sur épaule et arme au pied,
C’est vraiment d’ la monotonie
Comme des p’tits zoziaux dans leur nid,
Y a les planqués de la musique
Qui ont fait d’arme la pratique
Que des exercices d’harmonie
Oh oh oh oh oh oh oh...
Qu’elle est bonne, dis!
Oh, oh, que je m’ai eu!
Des exercices d’armes honnies
Eh, eh! Bon!

T’en fais pas, mon vieux potiron,
Nous irons où les potes iront,
On rigolera pour pas un rond
Au jardin public, le dimanche
Wa wa wa wa wa wa
J’ai dit Nounous. Alors, nous, nous
Reluquerons leurs blouses blanches
A l’heure d’ la tétée, ma vieille branche,
Tu verras comme elles t’étonneront
Oh, qu’elle est bonne, celle-là!
Oh, c’est la meilleure!
Oh, que je m’ai eu!
Ah, je m’ai eu!
Les nounous qui tétonneront
Eh? Bon!

Après l’ clairon, sous l’ polochon,
On f’ra des rêves polissons
Pom po po po pom
Mon vieux papa,
Pour qu’ ça revienne, ce temps-là
C’est trop tard, il faut bien le dire
Plus d’Eldorado, plus d’Empire
Plus d’Alcazar ni de Scala
Et plus personne pour chanter ça
Et même, papa, si t’étais là
Si tu m’ chantais cette chanson-là
Y aurait plus personne pour en rire
Pour le meilleur et pour le pire
On a trop joué aux p’tits soldats
Et tout là-bas, là-bas, là-bas
Y a des souv’nirs, y a des souv’nirs,
Y a des souv’nirs qu’on n’oublie pas

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(*) ribouis : souliers