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Les paroles de la chanson
« Les p'tites misères »
Agnès Bihl

Tous les matins devant sa glace
Elle s’ regarde sous toutes les coutures
Sa terreur, c’est un ongle qui s’ casse
Un sein qui pend comme un fruit mûr
Elle a très peur des cheveux gris
Du cheveu blanc, d’ celui qui tombe
Tout ça lui cause bien du souci
Elle sent venir la fin du monde!
Elle a très peur de c’ qu’elle a l’air
P’têt qu’elle ressemble à une sorcière
C’est tous les jours la même galère
Les p’tites misères...

Elle s’ badigeonne de maquillage
Se peinturlure à tour d’ pinceau
Pour séduire des zoziaux d’ passage
Pas trop s’emmerder au boulot
C’est pas tell’ment qu’elle aime les hommes
Mais comme elle est très conservée
Elle fait semblant d’ croquer la pomme
D’être à peine mûre sans être fanée
C’est pas pour les jeux d’ pattes en l’air
D’façons les mecs savent pas y faire
Elle passe l’amour en passagère
Les p’tites misères...

S’passionne aussi pour les étoiles
Mais pas parce qu’elle trouve ça magique
C’est un p’tit peu sa quête du Graal
Son engagement astrologique
Elle déteste tous les jeux de cartes
Mais s’ prive jamais d’ son p’tit tarot
Pour servir la cause du zodiaque
Rien n’est trop cher, rien n’est trop beau
Personnellement elle désespère
Son drame à elle, c’est d’être cancer
Elle s’ sent bannie de sa bannière
Les p’tites misères...

Elle a la gueule de sa voiture
Mais se prend pour une écolo
L’essence sans plomb ça la rassure
Vu qu’elle raffole des animaux
On peut lui parler de Koweït
Pas des gosses qui meurent en Afrique
Elle leur préfère la vie des bêtes
Au moins ça fait pas d’ politique
C’est pas qu’elle a un coeur de pierre
Mais elle s’ méfie d’ l’humanitaire
D’façons, elle n’a pas qu’ ça à faire
Les p’tites misères...

Elle n’a jamais voulu d’enfants
Paraît qu’ c’est mauvais pour la ligne
Seul’ment voilà, dans deux trois ans
La ménopause lui f’ra un signe
Pour aller bien, pour t’nir le coup
Elle se console en regardant
Ses beaux seins fermes, sans gosse au bout
Son ventre lisse, sans môme dedans
Y a des moments où elle se perd,
Ça lui aurait p’têt plu d’être mère
C’est dur à vivre un coeur impair
Les p’tites misères...

Alors elle reste devant sa glace
A faire le plein de superficiel
Pour tuer l’ temps du temps qui passe
Qui sème ses graines de poivre et d’ sel
Son existence est pleine de tics
Et elle a la vie d’une vieille fille
Mais elle cède pas à la panique
Pour ça, elle s’ trouve bien trop jolie
Même sous terre, elle s’ra terre à terre
Fardeau fardé sous les paupières
Pour être la plus belle du cimetière
Une misère!