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Les paroles de la chanson
« Merci d'être venus »
Georges Chelon

Merci d’être venus malgré tous vos soucis
La grève du métro, le dernier Loft Story
Merci d’avoir bravé peut-être la tempête
Un sacré mal de dos, un fichu mal de tête

Merci d’être venus du fin fond de la France
D’un petit trou perdu mais qui a son importance
Ou d’avoir traversé ne serait-ce que la rue
De n’pas avoir mangé, de vous être perdus

Merci d’avoir traîné quelques jeunes avec vous
Ils me connaissent peu, très peu ou pas du tout
Qu’importe, ce qu’il faut, n’en prenez pas ombrage,
C’est baisser à tout prix notre moyenne d’âge

Eh oui, l’Occupation, Vichy, la Résistance
Hiroshima et c’est la délivrance
On peut dire qu’on y était, qu’on a connu la guerre
Même si on n’avait pas l’âge de la faire

On a tous en mémoire les trois mois de vacances
Le dernier bonnet d’âne, le lait de Mendès-France
Et les caramels mous et les chewing-gums gagnants
Victor Hugo sur les billets de cinq cents francs

Laïka tourne autour de la Terre qui se plaint
Le téléphone est rouge, le mur est à Berlin
A Dallas, Kennedy va croiser son destin
On marchera sur la lune dans les bottes de Tintin

James Dean et Marylin, Bardot, Gérard Philipe
C’est La Fureur de Vivre et Fanfan la Tulipe
C’est La Guerre des Boutons et les Jeux Interdits
Zitrone en noir et blanc, Bonne Nuit Les Petits

C’est la Nouvelle Vague, c’est la Baie des Cochons
Les pantalons patte d’eph, les jeans, les bas nylon
C’est la guerre d’Algérie, le retour des pieds-noirs
De Gaulle, Mai 68 et un nouvel espoir

Dans la deudeuche on fait l’amour sans la capote
La première mini-jupe au ras de la culotte
C’est la vie sans portable, la vie sans carte bleue
La vie sans autoroute, les temps moyenâgeux

Brel, Brassens, les Beatles, Take Five et Paul Anka
Brenda Lee, les Platters, la table en formica
Warum et les yéyés et les disques en plastique
Dans les boums, le Teppaz pour cracher la musique

Bobet, Fausto Coppi, Killy, Kopa, Pelé
Jazzy, Di Stefano, Yachine, sans oublier
Carrieri, des noms certes moins nobles
Mais qui ont porté haut les couleurs de Grenoble

Comme vous le voyez, on est tous dans le même train
On a les mêmes souvenirs, on a les mêmes chagrins
Dans les wagons de tête, on les voit qui nous quittent
C’est comme si pour eux le train roulait déjà trop vite

Merci d’être venus, ça me fait chaud au cœur
Je sais qu’il y a des soirs où l’on est pas d’humeur
On s’mettrait bien au lit avec une bonne tzigane
Mais non... une bonne tisane