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Les paroles de la chanson
« Mowgli »
Dikès

Là-bas, en lisière de la ville
A cent mille bornes de Saint-Cloud
Où la Seine ressemble au Nil
Où les chiens ressemblent à des loups
Y a des gamins qui jouent aux billes
Sur les trottoirs grêlés de trous
Au pied d’immeubles qui vacillent
Qu’ont jamais lu Tintin-Milou

Là-bas, en lisière de Paname
Là où commencent les impasses
Parfois y a des bagnoles qui crament
La nuit des gyrophares qui passent
Dans les terrains vagues, y a des lames
Qui scintillent, qui laissent des traces
Dans les trains, y a du vague à l’âme
Et des illusions qui s’effacent

Ça ressemble pas à Neuilly
A l’endroit où il était petit, Mowgli

Il a bien été à l’école
Mais sans se forcer pour autant
Il a collectionné les colles
Et les zéros sans rien devant
Les vacances c’était en sous-sol
Entre quatre murs de ciment
A fumer des joints et de l’alcool
A montrer les poings et les dents

C’était un drôle de paradis
A l’endroit où il a grandi, Mowgli

Il a astiqué les fourneaux
Dans un débit de hamburgers
Mais ça l’a guéri du boulot
Alors il est devenu dealer
Il a astiqué les barreaux
De sa cellule pendant des heures
Il a connu de vrais salauds
Qui lui ont salopé le cœur

C’était un peu de sa faute aussi
Si sa vie était toute pourrie, Mowgli

Cinq années d’allées et venues
Entre squats et palais de justice
Cinq années de soleils perdus
Pour de trop coûteux bénéfices
Et puis cette femme est venue
Là où pas un chat ne se glisse
Ses mains se sont tendues
Elle l’a appelé son fils

D’abord, il a pas bien compris
Et puis un jour il a souri, Mowgli

Elle a sorti de sa musette
Du rouge, du jaune, du bleu, du noir
Elle lui a prêté ses palettes
Ses pinceaux et tous ses regards
Alors, assis sur sa couchette
Il a peint des tonnes de miroirs
Des avenirs et des fenêtres
Du vent pour chasser le brouillard

Il a dessiné la sortie
Et la peinture l’a guéri, Mowgli