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Les paroles de la chanson
« Québec-paris »
Christine Authier

{Lui:}
Je m’ souviens, il était pas tard
Mais à cinq heures il faisait noir
En décembre au parc Lafontaine
Comme dans un livre d’ Michel Tremblay
Derrière mes carreaux j’attendais
Une petite fille qu’avait l’air d’une reine

C’était Céline ou Émilie
Selon le jour, selon la nuit
Je m’en racontais des histoires
Et quand j’ mettais le nez dehors
Comme un vieux marin dans un port
C’était pour draguer et pour boire

{Elle:}
Je me souviens bien de la pluie
D’un brouillard épais sur Paris
Des bouquinistes le long d’ la Seine
J’ rêvais d’habiter aux Tuileries
D’un amant et même d’un mari
Et moi, parisienne et mondaine

Je sais pas où j’avais pris ça
J’étais là que pour quelques mois
Jeune fille au pair pour enfants d’ riches
Il est bien joli ce Paris-là
Mais il est tout juste pas pour moi
C’est du cinéma, c’est d’ la triche

{Lui:}
De la Côte des Neiges à Berri
J’essayais bien comme à Paris
D’être le Français romantique
Celui qui est très sûr de lui
Qui dit aux filles qu’elles sont jolies
De ce côté de l’Atlantique

{Elle:}
Et moi, dans le Quartier Latin
Tout près du boulevard Saint-Germain
J’attendais l’amour par hasard
Je le reconnaîtrai de loin
J’offrirai mon cœur et mes mains
Comme dans un poème d’Éluard

[Lui:}
Mais moi, moi
J’ai jamais fait craquer les filles
Je ressemble à quelqu’un d’ leur famille
Quand l’une se colle à mon épaule
C’est qu’elle veut que je la console
Quand elle se serre dans mes bras
C’est tout simplement qu’elle a froid

{Elle:}
Et moi, moi
J’ai jamais su séduire les hommes
Ils se retournaient sur moi comme
Si j’avais déchiré mes bas
J’ai eu des amis autrefois
Je sais que ce qu’ils aimaient chez moi
C’était mon accent québécois

{Lui:}
Quand je retourne à Montréal
Ça m’ fait du bien, ça m’ fait du mal
Il rentre comme une pluie fine
Dans ma mémoire et dans mes yeux
Et la tendresse me mord le cœur
Comme dans la chanson de Pauline

J’ connais pas bien les Québécois
Mais j’ les aime comme on n’aime qu’une fois
De la caresse à la blessure
De l’internaute à l’avocat
De l’infirmière à l’homme du bois
Comme dans les livres d’Arlette Cousture

Mais moi, moi
Moi, le rêveur, le polygame
Ici j’ai rencontré une femme
Une âme, une flamme comme ça s’ peut pas
{Ensemble:}
On s’est reconnus à l’instant même
On s’est mis à nu et on s’aime
Comme jamais personne l’écrira