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Les paroles de la chanson
« Tango à la petite semaine »
Gérard Morel

À mon turbin toute la semaine
On me torture, on me malmène
Et ça démarre dès le lundi
La ribambelle de perfidies
De mes copines de bureau

Pour commencer c’est Dorimène
Qui me charrie, qui me promène
Qui dit que j’ai des maladies
Et qu’il faudrait qu’on y remédie
Avant que j’ reste sur le carreau

Et ça continue le mardi
Par une triste comédie
Elles persiflent, elles me parodient
Et tout l’ troupeau qui applaudit
Cet admirable numéro
Dont je suis toujours le héros

Ça fait glousser Marie-Germaine
Qui fanfaronne, qui la ramène
Qui dit qu’ si j’étais plus hardi
Et un p’tit peu plus dégourdi
Elle ferait de moi un taureau
Dandy

Le lendemain c’est Philomène
Qui vient m’ tapoter l’abdomen
Que j’ai, certes, un peu rebondi
Mais c’est quand même pas interdit
De bien bouffer quand on est gros

Comme elle a peur que j’ me surmène
Avec Hippomène elle m’emmène
Dans une cantine, chaque mercredi
Où, sans moufter, je m’expédie
Un bol de potage aux poireaux

Et quand arrive le jeudi
J’observe mon bide et je me dis
"Plutôt qu’une panse d’érudit
J’ préfère une brioche arrondie
À bas la diète, vive la gastro!"
Et j’ rigole sous mon sombrero

Les régimes, c’est pas mon domaine
Mais paraît qu’ c’est un phénomène
Qu’elles analysent, qu’elles étudient
Pour faire une encyclopédie
Comme d’Alembert et Diderot
Pardi!

Et y a Carmen, le spécimen
Qui se trémousse, qui se démène
Afin d’éteindre l’incendie
Qui couve sous sa robe d’organdi
Mais qu’a l’ cœur en d’ssous d’ zéro

Sans parler d’ l’autre, qui dit amen
À n’importe quel énergumène
Qui, d’un regard approfondi,
Lui propose un tour de caddie
Suspendue à ses pectoraux

J’en ai marre d’ vos salmigondis
Ça m’étourdit, m’abasourdit
Vous m’ défrisez les bigoudis
Vous m’ cavalez sur le radis
Vous m’ galopez sur le poireau
Vous me brisez les bigarreaux

Ô Célimène, Ismène, Chimène
Vous m’ fatiguez le cérumen
Ça m’assourdit, ça m’alourdit
J’ vis à crédit, je suis maudit
Je suis KO, j’ suis dans l’ sirop
Candi

Faut savoir que cette tragédie
Qui se poursuit le vendredi
Dure jusqu’en fin d’après-midi
De la journée du samedi
Quand seul, au comptoir du bistrot
Je me console à l’apéro

La vie que j’ mène n’est pas humaine
C’est ma croix de catéchumène
Mais pas question que je mendie
Le moindre coin de paradis
Tout’ la semaine j’ suis un blaireau
Tandis

Que le dimanche
Je fais la planche
Auprès d’ ma Blanche
Et tout le jour
Je flanche
Velours
À l’ombre des branches
Parmi les pervenches
Au fond d’ la cour
De mon ranch

J’ai l’ cœur qui penche
Et ça m’ déclenche
Des avalanches
Lors, sans détour,
J’ m’épanche
J’ savoure
Je suis plus étanche
Et j’ prends ma revanche
Sur les contours
De ses hanches