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Les paroles de la chanson
« Un ragga abscons »
Juliette

Quelques folliculaires plumitifs malévoles
Zoïles cacographes et craqueurs icastiques
Jabotent, baguenaudent giries et rocamboles
Et daubent roguement mon chant cataglottique

Ils veulent m’embâter ces apocos jocrisses
J’élude leurs pasquilles et je n’ai pas le choix
C’est ma signifiance, je suis à rémotis
C’est notre schibboleth à mon public et moi

Pacants in poculis, des bégauds alouvis
Hurlupés, gongonnés, clabaudent à l’envi
{Chœurs:}
Des bégauds alouvis clabaudent à l’envi
{Juliette:}
Prêts à patricoter
{Chœurs:}
Prêts à patricoter
{Juliette:}
Guettant la chape-chute
{Chœurs:}
Guettant la chape-chute
{Juliette:}
Ils sont mal oculés s’ils croient qu’ils me tabutent
{Chœurs:}
Ils sont mal oculés s’ils croient qu’ils me tabutent

{Juliette:}
En d’autres termes, ils se trompent

Je n’ai me direz-vous qu’à les contre-pointer
Et pour les raccoiser, jober leurs galimarts
Avec picoterie et pertinacité
Brocarder ces pasquins, dardiller ces langards
Foin de ces garouages et de ces crapaudières
J’abhorre picotins, rogatons, ripopées
Abstème, moi? Nenni! Je prélibe un bon verre
J’aime gobelotter un rouquin bouqueté

L’uchronie de l’abscons, cénobite en cuculle
Vil crapoussin gourmé, conoïde homoncule
{Chœurs:}
Cénobite en cuculle!
{Juliette:}
Zélote abigoti guettant la parousie
N’est-il pas plus abstrus que mes amphigouris?
{Chœurs:}
N’est-il pas plus abstrus que tes amphigouris?
Conoïde homoncule, cénobite en cuculle!
{Juliette:}
En d’autres termes, pour moi, ça, c’est de l’hébreu, eh!

Ah! Se déboutonner face à la turlutaine
Dégoiser à gogo, des godants, des églogues
Escobarder, gausser, morguer ribon-ribaine
Se gaudir avec vous et conjouir dans les gogues!

J’ai quelque rimbobo de voir la foule heureuse
{Chœurs:}
T’as quelque rimbobo de voir la foule heureuse
{Juliette:}
Quand les mots rarescents de mes odes l’engantent
{Chœurs:}
Quand les mots rarescents de tes odes l’engantent
{Juliette:}
Glossographe avertie, métromane ubéreuse
Je veux lui impétrer la belle paraguante!
{Chœurs:}
Pour voir la foule heureuse, métromane ubéreuse
{Juliette:}
Je veux lui impétrer la belle paraguante!
{Chœurs:}
Paraguante élégante!

{Juliette:}
Et si bredi-breda pour t’emberlucoquer
Public chéri, j’usais d’un canulant babil
Désheuré, défléchi de me voir forligner

{x4:}
{Juliette:} Rogneux, tu gaberais mon verbiage labile
{Chœurs:} Rogneux, tu gaberais mon verbiage labile

{Juliette:}
En d’autres termes tu ne me comprendrais pas!

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"Traduction" (inscrite dans le livret) :

Quelques journaleux malveillants, amers critiques, dont les torchons sont truffés de fautes d’orthographe, papotent, s’amusent à de frivoles et ridicules jérémiades et autres plaisanteries éculées, fustigeant avec arrogance mon riche vocabulaire

Ils veulent m’ennuyer, ces minables benêts. Je ne peux faire autrement que d’esquiver leurs plaisanteries grossières : c’est mon image de marque, je suis à contre-courant. C’est le signe de reconnaissance entre mon public et moi

De facétieux nigauds affamés, un verre à la main, prêts à intriguer, guettant la moindre aubaine, pique-assiettes dans les soirées mondaines, médisent à qui mieux-mieux. S’ils croient me perturber, ils se mettent le doigt dans l’œil

Vous allez me suggérer, pour leur clouer le bec, de leur répondre du tac au tac, de me moquer de leur charabia avec verve, malice et entêtement, railler ces bouffons, piquer au vif ces pipelets

Je hais les soirées mondaines dans les lieux à la mode. J’ai horreur des petits-fours et des cocktails douteux. Toutefois, je ne bois pas que de l’eau; je ne rechigne pas à déguster un grand cru

L’ignoble moine zélé déguisé en cône ambulant qui attend le retour du Messie n’est il pas plus obscur que moi, dans sa façon de refaire l’histoire?

Ah! Comme il est doux de rire en bonne compagnie! Loin de la vulgarité, user de tous les artifices de l’humour et du jeu de mots, sans oublier la poésie, pour ensemble se réjouir en se divertissant!

Le public m’est reconnaissant d’accéder à sa demande en utilisant la richesse de notre langue. Amoureuse de la sémantique, et poète féconde, j’aime lui faire ce beau cadeau

Et si pour te séduire coûte que coûte, mon cher public, j’utilisais un langage banal et ennuyeux, désorienté et troublé de me voir dévier ainsi, tu me gronderais et te moquerais de ma chanson vouée à l’échec.